Berlin 56 = Ku’damm 56 / Berlin 59 = Ku’damm 59 / Berlin 63 = Ku’damm 63

Série télévisée allemande en six épisodes de 45 minutes et 3 épisodes de 90 à 100 minutes en Allemagne, créée par Sven Bohse, diffusée le 6 avril 2017 en France – Titre original : Ku’damm 56 

Caterina Schöllack dirige une prestigieuse école de danse berlinoise. Sa plus grande préoccupation est de marier ses trois filles, Monika, Eva et Helga, à des gentlemen bien établis et de bonne famille, afin de conserver les traditions dans son école de danse “Galant”. Toutefois, Monika vit difficilement son entrée dans l’âge adulte et son rôle en tant que femme à cette époque. Elle est en effet fascinée par un tout nouveau monde fait de coiffures banane, de vestes en cuir, de jupons et de rock and roll.

Dans un Berlin-Ouest hanté par les fantômes du nazisme et électrisé par le rock ’n’roll, le destin de trois sœurs et de leur mère en quête d’émancipation. Chronique romanesque et documentée de l’Allemagne d’après-guerre, la série est déclinée en trois saisons sur les années 1956-1959 et 1963.

Miracle en Alabama = The Miracle Worker

Film américain d’Arthur Penn sorti en 1962 – Titre original : The Miracle Worker

Les parents d’Helen Keller, une fillette devenue aveugle et sourde alors qu’elle était encore bébé, font appel à Annie Sullivan, une institutrice spécialisée aux méthodes révolutionnaires, elle-même mal-voyante. Persuadée que les fonctions intellectuelles d’Helen sont intactes, Annie va utiliser les sens dont elle dispose, toucher, goût, odorat, pour l’éveiller au monde. La lutte est acharnée car Helen ne supporte aucune contrainte.

Un film choc et poignant, inspiré d’une histoire vraie, celle d’Helen Keller relatée dans son autobiographie Sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie (The Story of My Life) (1903) et de son éducatrice Anne Sullivan. Il s’agit de la troisième adaptation du texte de William Gibson, The Miracle Worker, par Arthur Penn, après une production télévisuelle et une pièce de théâtre.
Le film remporta de très nombreuses récompenses :
Oscar 1963 de la meilleure actrice principale pour Anne Bancroft (dans le rôle d’Anne Sullivan)

Oscar 1963 de la meilleure supporting actrice : Patty Duke (dans le rôle d’Helen Keller)
Nomination à l’Oscar 1963 de la meilleure réalisation : Arthur Penn
Nomination à l’Oscar 1963 du meilleur scénario adapté : William Gibson
Nomination à l’Oscar 1963 des meilleurs costumes pour un film noir et blanc : Ruth Morley

Sorry we missed you

Drame franco-belgo-britannique réalisé par le cinéaste britannique Ken Loach, sorti en 2019

Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés ; ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille…

Fidèle à sa réputation de militant des valeurs sociales , le cinéaste Ken Loach dénonce dans ce film les dérives de l’« uberisation », et les ravages qu’elles peuvent exercer sur la vie d’une famille.

12 Hommes en colère = Twelve Angry Men

Film américain réalisé par Sidney Lumet, sorti en 1971 – Titre original : Twelve Angry Men

Un jeune homme d’origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury composé de douze hommes se retire pour délibérer et procède immédiatement à un vote : onze votent coupable, or la décision doit être prise à l’unanimité. Le juré qui a voté non-coupable, sommé de se justifier, explique qu’il a un doute et que la vie d’un homme mérite quelques heures de discussion. Il s’emploie alors à les convaincre un par un.

Film de procès se déroulant aux États-Unis dans les années 1950, l’intrigue montre un jury populaire de 12 hommes qui force les jurés à remettre en question leur moralité et leurs valeurs. Le film explore de nombreuses techniques de recherche de consensus et montre les difficultés rencontrées dans le processus parmi ce groupe d’hommes, dont l’éventail de personnalités ajoute à l’intensité et au conflit pour juger cette affaire. Le film explore également le pouvoir que possède une personne à provoquer un changement d’avis chez d’autres individus.

En 2007, le film est sélectionné pour préservation par le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès en raison de son intérêt « culturel, historique ou esthétique ».

Radioactive

 Film britannique réalisé par Marjane Satrapi, sorti en 2019

Paris, en 1934. Marie Curie agonise et se remémore toute sa vie, ses actes et toutes les personnes importantes qui l’ont traversées. Elle revoit son enfance en Pologne et la mort de sa mère. Celle qui s’appelle encore Maria Skłodowska part ensuite pour Paris où elle est hébergée par sa sœur Bronia. Elle devient une scientifique passionnée, qui a du mal à imposer ses idées et découvertes au sein d’une société dominée par les hommes. En 1893, elle rencontre par hasard Pierre Curie, un scientifique tout aussi chevronné et impopulaire, qui deviendra son époux. Ils mènent leurs recherches sur la radioactivité et finissent par découvrir deux nouveaux éléments : le radium et le polonium. Cette découverte majeure leur vaut le Prix Nobel de physique en 1903 et une renommée internationale. Mais après un tragique accident, Marie doit continuer ses recherches seule et faire face aux conséquences de ses découvertes sur le monde moderne. Elle devient la première femme à enseigner à la Sorbonne. En 1911, elle obtient le Prix Nobel de chimie.

Auteure de bandes dessinées passée au cinéma, Marjane Satrapi signe son cinquième film avec Radioactive, un biopic sur Marie Curie. Rare physicienne et chimiste de son époque, elle obtiendra deux Prix Nobel. Le premier partagé avec son mari Pierre Curie en 1903, le second à titre individuel en 1911. Si la réalisatrice privilégie son génie et la féministe, elle pèse le pour et le contre d’une découverte qui clive encore l’humanité.

The Plot Against America

Mini-série uchronique américaine en six épisodes de 55 minutes créée et écrite par Ed Burns et David Simon et diffusée entre le 16 mars et le 20 avril 2020 sur la chaîne HBO

L’aviateur américain Charles Lindbergh, connu pour sa traversée de l’Atlantique mais aussi pour ses sympathies nazies et son antisémitisme, remporte la Maison-Blanche face à Franklin Roosevelt, lors des élections présidentielles de 1941. La série décrit le quotidien d’une famille juive touchée par des politiques antisémites de plus en plus violentes.
A l’ouverture du premier épisode, l’histoire n’a pas encore pris la tangente. On est en 1939, la Pologne vient de tomber. Dans le quartier où habitent les Levin, on soutient Roosevelt. A travers les actualités cinématographiques et la radio, on perçoit la montée de l’isolationnisme, les discours de plus en plus stridents contre l’entrée en guerre.
Et puis, Charles Lindbergh est élu. Alors que rien ne les y prédisposait, les Levin se trouvent très près de l’œil du cyclone. Evelyn Finkel (Winona Ryder), la sœur de Bess, attire l’attention du rabbin Bengelsdorf (John Turturro), clerc ambitieux acceptant le rôle de caution juive d’une administration antisémite, qui en fait son épouse et sa collaboratrice. Défiant les accords garantissant la neutralité américaine, signés par Hitler et Lindbergh à Reykjavik, Alvin Levin (Anthony Boyle), le neveu d’Herman, s’engage dans l’armée canadienne et part pour l’Europe. Et le petit Philip (Azhy Robertson) se réveille chaque nuit après avoir rêvé de nazis.

Publié en 2004, The Plot Against America est l’un des romans tardifs les plus importants de Philip Roth, où le grand écrivain américain mélange avec brio l’autofiction et l’uchronie. Il imagine l’Amérique du début des années 1940, celle de son enfance, qui aurait élu l’aviateur et politicien antisémite Charles Lindbergh à la présidence. Dans la réalité, celui-ci n’a jamais réussi à percer avec son mouvement isolationniste America First. Mais dans la fiction, une sensation de vérité s’invite alors que l’Amérique bascule dans le fascisme.

Nuestras Madres

Film dramatique coproduit au niveau international réalisé par César Díaz et sorti en 2019.

Ernesto a presque encore l’âge de vivre avec sa mère, Cristina. Celle-ci refuse de témoigner au procès des militaires qui étaient au pouvoir, bien qu’elle ait été victime de leur violence. Ernesto, lui, se consacre, en tant qu’anthropologue, aux fouilles qui feront surgir la vérité sur les massacres. Anthropologue judiciaire, il reconstitue des squelettes à la fondation médico-légale de Guatemala City.  Mais son travail devient une affaire personnelle, la quête de son père, lui aussi victime des soldats, un guérillero héroïque dont il veut à tout prix retrouver le corps… Pour parler de l’héritage familial et national qui pèse sur la nouvelle génération guatémaltèque, César Díaz nous plonge dans une atmosphère intimiste, intense et retenue. Il signe le portrait poignant d’un jeune homme qui, en identifiant les vestiges du passé, construit son identité.

Dans ce premier film de César Diaz, caméra d’or à Cannes en 2019, un jeune homme qui cherche à éclairer le passé violent de son pays, le Guatemala, finit par faire face à sa propre histoire.

Joker

Thriller psychologique américain, coécrit et réalisé par Todd Phillips, sorti en 2019

L’histoire se déroule en 1981, à Gotham City. Arthur Fleck travaille dans une agence de clowns. Méprisé et incompris par ceux qui lui font face, il mène une morne vie en marge de la société et habite dans un immeuble miteux avec sa mère Penny. Un soir, il se fait agresser dans le métro par trois traders de Wayne Enterprise alcoolisés qui le brutalisent, le poussant à les tuer en retour. Son geste inspire à une partie de la population l’idée de s’en prendre eux aussi aux puissants. Dans cette société décadente, Arthur bascule peu à peu dans la folie et finit par devenir le Joker, un dangereux tueur psychopathe victime d’hallucinations et le plus grand criminel de Gotham City.

Le film est présenté en compétition officielle à la Mostra de Venise 2019 où il reçoit le Lion d’or et est ovationné. Il est ensuite nommé près d’une trentaine de fois pour différentes catégories de récompenses (Oscars, Golden Globes, British Academy Film Awards, César du meilleur film étranger, etc.). Le jeu d’acteur de Joaquin Phoenix est particulièrement salué, cette performance lui valant de nombreuses récompenses dont le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique et l’Oscar du meilleur acteur. La compositrice Hildur Guðnadóttir reçoit également plusieurs prix, dont le Golden Globe et l’Oscar de la meilleure musique de film.

Chernobyl

Mini-série télévisée dramatique historique britannico-américaine en cinq épisodes créée et écrite par Craig Mazin, réalisée par Johan Renck et diffusée en 2019

Cette mini-série retrace l’histoire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl : le 26 avril 1986, une explosion secoue la centrale nucléaire soviétique Lénine et réveille la ville de Prypiat. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la centrale, scientifiques, ingénieurs et habitants n’ont aucune idée du drame qui se joue.

Plusieurs scènes et certains dialogues sont directement inspirés du recueil de témoignages de l’écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch, paru en français sous le titre La Supplication (1999)

Cette minisérie de HBO est une reconstitution troublante de réalisme d’un désastre sans précédent qui faillit réduire à néant une large partie du continent. Heure par heure, jour après jour, elle décrypte implacablement le déni organisé ; la gestion déficiente des représentants d’un système soviétique à bout de souffle ; puis la bataille menée par des centaines d’anonymes, héroïques « liquidateurs » envoyés à la mort pour endiguer la contamination. Fuyant les codes du film catastrophe, cette chronique glaçante tient autant du thriller politique, de l’enquête scientifique que du cauchemar éveillé sur les traces d’un monstre invisible, invincible, qui ne laisse voir à l’écran que des morts en sursis.

Benni

Film allemand réalisé par Nora Fingscheidt et sorti en 2019.

Benni est une fille sauvage de neuf ans traumatisée et agressive. Comme sa mère célibataire est incapable de s’en occuper, les services sociaux en ont la charge et essaient de lui trouver un environnement favorable. Aucune solution permanente ne semble fonctionner. Son dernier espoir réside dans la personne de Micha, un éducateur spécialisé dans les adolescents à problèmes. Après avoir passé quelques semaines ensemble dans la forêt, un tournant majeur semble se dessiner.

Le regard sur les adultes raconte, plus que le système éducatif, l’investissement humain, parfois difficile à doser pour ces encadrants. Constamment, l’affection est en jeu, à fleur de peau ou pudique, capable de tout résoudre comme de tout compliquer. Au cœur de ces déchirements, le personnage de Benni se confond avec son incroyable interprète, Helena Zengel. Elle mène infailliblement ce film percutant et poignant sur l’enfance et le besoin d’amour.